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chez les marguilliers, devait être frappé du glaive infaillible.

Il s’agissait d’écrire un semblant de panégyrique, de la niaiserie la plus profanante, capable de dégoûter d’Isaïe même et d’obscurcir jusqu’à la constellation du Cygne.

Pour une telle besogne, il fallait un de ces imbéciles accablants, formés à l’école de la vertu et qui semblent n’apparaître que pour nous aider à concevoir la Solitude impénétrable de Dieu.

Cette « marguerite précieuse », pour l’acquisition de laquelle il est recommandé de tout vendre, pouvait-elle se rencontrer ailleurs qu’à Lyon, colonie catholique du blême Calvin, comme chacun sait, où le pédantisme et la chiennerie pharisaïques sont inégalables ?

Je me suis quelquefois offert, non sans délices, la tête onctueuse d’un polygraphe trop connu que Barbey d’Aurevilly se complaisait à dénommer euphémiquement grenouille à lunettes.

Le panégyriste lyonnais d’Ernest Hello paraît être un de ses élèves et me force naturellement à y penser. Mais il n’est qu’un de ses élèves et tellement au-dessous du maître que celui-ci, par comparaison, m’assomme de sa majesté. Le batracien, tout à coup, s’enlève du sol, crève la nue, lance des paquets de tonnerres…

Peu importe le nom de l’insecte, n’est-ce pas ? Il est même sans intérêt de rechercher si son bouquin, véritablement criminel, fut cochonné