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meules de la plus concassante fureur ne pourraient pas même tirer d’illusoires étincelles ! Il s’y acharna sans repos, comme un insensé, et jamais on n’avait vu sous l’arche des cieux un prédicateur si solitaire !

Vingt ou trente ans, il s’agita dans son rêve de ranimer ceux qu’il nommait ses frères, par l’inoculation d’un immense espoir, et lorsqu’il criait au centre même des foules, on lui répondait par une si prodigieuse absence de tympans que la soudaine abolition du genre humain n’aurait pu l’isoler davantage.

Il s’abaissait, plein de soupirs, vers ces gisants de la médiocrité, se déshonorait jusqu’à leur parler leur langue. Ses livres, hélas ! sont, parfois, ocellés de platitudes comme la queue maléficiée d’un paon extraordinaire. C’était le moyen de se rendre, par miracle, encore plus incompréhensible, puisqu’alors, il était forcé d’aboucher ensemble, monstrueusement, les litanies de l’extase et le meuglement des bestiaux.

Hello se persuada, dans la démence de son zèle, qu’il pouvait y avoir un art chrétien, sans soupçonner, un instant, l’expérimentale zizanie évoquée par cette expression et sans entendre les hurlements simultanés de ces deux vocables incompatibles.

Cet assembleur de nuages ne comprit jamais que l’effort supposé de l’art vers le christianisme est celui d’une courbe vers l’asymptote et que c’est la vieille nourrice de la Foi, la Raison en