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ment redoutable de se conditionner encore de pareils martyrs !

III

Qu’on se représente maintenant un homme non seulement assoiffé de justice et de vérité, mais incendié à en mourir, dès son premier jour, de la concupiscence du Beau, — étant affublé, par néfaste sortilège, de cette livrée de facultés qui constituent l’écrivain de grand talent et s’accroupissant, avec cela, toute sa vie, dans la fondrière d’une obéissance imbécile.

Ernest Hello ne publia jamais une seule ligne sans l’avoir humblement soumise à l’examen. J’ai appris que, dans plusieurs circonstances, il n’avait pas hésité à sacrifier d’importantes pages sur la simple appréhension d’un vague danger de scandale ou d’équivoque pour certaines âmes au découragement facile. Ceux qui savent la tendresse jalouse des vrais artistes pour les créations de leur art et les déchirements atroces de ces sortes d’immolations de leur propre pensée, pourront mesurer sur ce seul fait la profondeur du sentiment catholique chez cet apparent effréné.

Évidemment, les docteurs consultés par lui