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dre concession, tandis que certains triomphants se plongeaient dans l’ordure. J’ai choisi de souffrir et de crever de faim, alors que je pouvais faire comme tant d’autres, afin de sauver l’indépendance de ma pensée. Vous le savez…

« Je suis avant tout, surtout, Catholique Romain, et j’ai, depuis très-longtemps, épousé toutes les conséquences possibles de ce principe. Cela, c’est mon fond, c’est mon substrat. Si on ne le voit pas, on ne peut rien comprendre à ce que j’écris.

« Je suis et je serai toujours, aussi, pour les pauvres et les faibles contre les puissants, pour le peuple de Dieu contre le peuple du Démon, dussé-je en mourir. Mais à la condition que ces pauvres ou ces faibles ne viennent pas faire leurs ordures contre l’Autel, parce qu’alors je deviendrais aussitôt moi-même un puissant pour les écraser.

« Il est vrai que je suis un catholique véhément, indépendant, mais un catholique absolu, croyant tout ce que l’Église enseigne. Quand je maltraite mes coreligionnaires, ce qui m’est souvent arrivé, c’est que leur lâcheté ou leur bêtise révolte en moi précisément le sens catholique.

« Pamphlétaire !… Ah ! je suis autre chose, pourtant… mais si je suis pamphlétaire, moi,