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IV

Barbey d’Aurevilly n’ignore pas plus qu’un autre qu’il peut exister des Célestes, immergées dans un bleu très-pur, qu’il en existe certainement. Mais voilà, il n’en connaît pas assez et, surtout, elles ne vont pas à la nature de son esprit. Il est de ceux qui vinrent au monde pour être les iconographes et les historiens du Mal et il porte cette vocation dans ses facultés d’observateur.

Aussi ne faut-il pas trop compter sur la promesse vague de la préface des Diaboliques. L’auteur, assurément fort capable d’enthousiasme pour la vertu et même d’un enthousiasme du lyrisme le plus éclatant, n’a pas l’égalité d’humeur tendre qu’il faudrait pour s’attarder à la contempler sans fin. Puis, je le répète, la structure de son cerveau, le mécanisme très-spécial de sa pensée lui font une loi rigoureuse d’être surtout attentif aux arcanes de ténèbres et de damnation.

Il voit mieux qu’aucune autre chose l’âme humaine dans les avanies et les retroussements de sa Chute. C’est un maître imagier de la Désobéissance et il fait beaucoup penser à ces grands