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Ah ! on a dit de cette œuvre tout ce qu’on a voulu. Les sottises de l’anathème et les âneries de la critique s’y sont épuisées. Les sacristains et les anti-sacristains l’ont également incriminée de sadisme et de sacrilège. Un anachorète sagace renommé pour sa prudence, a prétendu que l’auteur était un érotomane affronteur de Dieu qui avait dû se donner au diable.

Personne n’a su voir ou n’a voulu voir l’incroyable simplicité de ce vieil enfant qui recommençait les sublimes tailleurs d’images d’autrefois, en faisant bramer les Sept Péchés Capitaux sous les bottines d’or de l’Immaculée Conception.

Si la justice intellectuelle devenait possible, on apercevrait probablement quelques précipices entre ce chrétien sans détours qui racontait, comme au Moyen-Âge, l’abomination du monde en se souvenant de la Rédemption, — et le pédagogue de l’Oméga littéraire qui distribue, chaque dimanche, à ses disciples éperdus, l’eucharistie savoureuse de sa personnalité.

Il est vraisemblable que La Faustin surnagera seule, de tous les livres signés de Goncourt, après la mort de leur fatidique auteur.

C’est à travers ce sombre vitrail que l’apercevra la postérité, si toutefois la postérité peu lointaine que nous présagent les temps actuels, peut apercevoir quelque chose.