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réintégrer leur néant quarante jours après l’oraison funèbre.

Par conséquent, le fantoche convulsionné qu’il a voulu peindre sera bientôt devenu comme la grisaille d’un anonyme et le sceptique Renan peut se consoler sur cet espoir.

D’autre part, celui-ci possède actuellement une bien plus large gloire, en raison même de son infériorité d’écrivain, et cela lui donne un peu d’avantage. Il ne reste plus qu’à s’asseoir sur le drapeau tricolore en attendant l’issue du tournoi.

Les partisans du philosophe ont dit, après lui, que l’adverse romancier n’avait pas le droit de reproduire par des procédés graphiques, une conversation de table, une causerie sub rosa, ainsi qu’ils s’expriment, une roterie cordiale entre intimes, fût-ce au bout de vingt ans.

M. de Goncourt répliquera, non sans à-propos, qu’il n’était pas l’intime de M. Renan. Il ajoutera surtout que c’est le droit absolu d’un observateur d’histoire de consigner implacablement tout ce qui peut éclairer de quelque lueur les physionomies honorables ou patibulaires dont l’importance est considérable, et j’estime qu’il aura cent fois raison, mais à la réserve conditionnelle d’un génie profond que l’avare nature, je le confesse, ne lui a pas accordé.

Le génie n’observe que dans le dessein de conclure et M. de Goncourt est incapable de formuler une conclusion. C’est un ouvrier en mosaï-