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« C’est mal fait, ce n’est pas fait, si vous le voulez, (Certes !) ce livre ! mais les fières révoltes, (j’offre un million à celui qui me dira contre qui ou contre quoi peuvent se révolter des gens ne croyant à rien et incapables de nier ou d’affirmer n’importe quoi) les endiablés soulèvements, les forts blasphèmes à l’endroit des religions de toutes sortes, (oui, mon petit vieux, tu es terrible) la crâne affiche d’indépendance littéraire et artistique, (cherchez donc un mendiant de publicité qui ne se recommande pas de son indépendance !) le hautain révolutionnarisme (?) prêché en ces pages ; puis quelle recherche de l’érudition, (insecte souvent fugitif, hélas ;) quelle curiosité de la science, — et dans quelle littérature légère de débutant (à vous, Poictevin !) trouverez-vous ce ferraillement des hautes conversations, cette prestidigitation des paradoxes, (Ô prestidigitateur Bonnetain, le souffriras-tu ?) cette verve qui, plus tard, tout à fait maîtresse d’elle-même, enlèvera les morceaux de bravoure de Charles Demailly et de Manette Salomon, (Charpentier, 3 fr. 50) et encore ce remuement des problèmes qu’agitent les banquiers les plus sérieux, et, tout le long du volume, cet effort et cette aspiration des auteurs vers les sommets de la pensée ? (Effort et aspiration peu récompensés !) Oui, encore une fois, c’est bien entendu, un avorton de roman, (demeuré tel comme les romanciers eux-mêmes) mais déjà FABRIQUÉ à la façon sérieuse des romans d’à présent.

Le mot le plus considérable de cette oraison funèbre me paraît être le mot fabriqué. Je défie la