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les abjects qui l’auront si longuement pollué.

Alors, que lui importera le gros œil charnel de cette brute avec sa « vision directe de l’humanité », laquelle « fait le romancier original » ?

Je l’ai lu avec courage, ce premier livre des Goncourt, et, franchement, je ne sais que dire. Il faudrait rabâcher. C’est le Goncourt connu, archiconnu, l’écumoire de toutes les lectures qui peuvent être faites par deux misérables dénués de synthèse, le crible de l’esprit de tout le monde, le stupide appareil photographique successivement appliqué à toute figure qui passe dans la matérielle clarté du jour astronomique, sans qu’on puisse dégager un criterium quelconque, une idée, un aperçu, un embryon de doctrine ou de concept sur quoi que ce soit.

Le romantique chapitre VII, par exemple, morceau certainement égal aux meilleurs de Charles Demailly ou de Madame Gervaisais, excellent même dans le genre Goncourt, bien entendu, ce chapitre qui veut bafouer les classiques, surtout Racine et Molière, — ce dont je ne me plaindrais pas, — je vous défie d’y rencontrer un seul de ces mots virils que j’appelle irréparables, qu’aucune lâcheté ne peut révoquer et qui fixent à jamais un écrivain dans un compartiment déterminé du train omnibus de la spéculation philosophique.

Heureusement, on peut toujours compter sur