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poussé par le désir de joindre En 18… aux premiers livres des jeunes de ce temps qui ornent sa bibliothèque. C’est, du moins, le témoignage de M. Edmond de Goncourt, qui partage, avec M. Dumas fils et deux ou trois autres fakirs du parfait contentement, la charmante habitude d’être sempiternellement le préfacier de lui-même.

Or, on sait quels sont les jeunes de la bibliothèque Kistemaeckers. Le plus violent besoin du dernier des Goncourt est donc actuellement de se décrasser dans le même bain d’adolescence que MM. Bonnetain, Poictevin, Robert Caze, Flor O’Squarr, ou même que le petit Desprez, cet innocent greluchon de la vieille gueuse naturaliste.

Cette inestimable faveur lui ayant été accordée, sa joie ne connaît plus de bornes et il chante le renouveau de sa vieille gloire dans une préface lyrique, assez semblable aux diverses préfaces dont le dix-neuvième siècle a été déjà gratifié par lui. Car la curieuse prétention de ce photographe, c’est de parler à tout son siècle. À l’exception de Nicolardot-Narcisse et de Victor Hugo-Bouddha, il n’y eut peut-être jamais un écrivain plus sûr de sa séduction et plus persuadé du passionnant intérêt qui doit se dégager pour tout être pensant des moindres balbutiements de son début génial.

Balzac n’eut jamais de « style personnel », nous disait-il dans la préface de Chérie ; mais le style