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se dérober à la milice de ce Tout-Puissant.

Il paraît qu’il a rencontré une de ses sœurs dans un de ses derniers voyages, et c’est pour nous raconter ça qu’il vient de lancer deux volumes nouveaux. Il a autre chose à faire, maintenant, que de s’occuper de l’éducation des jeunes personnes de provenance incertaine.

Vous devinez bien, n’est-ce pas ? que ces deux êtres ont dû s’adorer dès le premier jour, quoique frère et sœur, car l’inceste, paraît-il, est très-honorable dans la société angélique.

« Laissez-moi, dit le bien-aimé à la bien-aimée, laissez-moi être celui qui montre le chemin des étoiles… Noble faucon, restez un moment sur ma main avant de prendre vol vers nos sœurs planétaires… Montez, montez, montez même sur moi ! »

Voilà comment on se parle dans la maison. Si la sœur ne monte pas sur lui, la faute en est, non à elle qui ne demanderait pas mieux, mais au parâtre Destin qui lui avait donné, avant la rencontre de l’Œlohite fraternel, un mari gêneur, et qui la fait mourir déplorablement au moment même où elle paraissait être sur le point de le lâcher pour se précipiter au veston bleu du pifferaro.

On m’assure que Joséphin a eu des déboires à Nîmes ou à Marseille, peut-être dans les deux endroits, et que c’est pour punir ce sacrilège qu’il vient de donner Istar qui démontre l’immon-