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Heureusement la vérité sort toujours victorieuse de sa lutte avec l’erreur, lutte qui, pour l’agriculture, se renouvelle presque périodiquement et dont l’issue est toujours pour elle de voir se rattacher à sa cause d’habiles et puissans défenseurs. Bien des fois déjà l’agriculture s’est vue négligée comme aujourd’hui, mais chaque fois aussi elle a vu revenir à elle ceux qui l’avaient abandonnée un instant.

La position dans laquelle elle se trouve aujourd’hui est, sous beaucoup de rapports, semblable à celle où elle se vit en 1720, à l’époque de l’engouement pour le système.

À cette époque, presque tous les détenteurs du sol avaient quitté leurs terres pour se jeter, eux et leurs fortunes, dans le gouffre de la spéculation beaucoup perdirent, et leurs domaines passèrent en se divisant entre les mains des joueurs enrichis.

Aujourd’hui comme en 1720, nos propriétaires quittent leur résidence pour venir se mêler au mouvement extraordinaire qui s’est manifesté dans les affaires industrielles, et principalement dans le développement donné aux sociétés en commandite. Aujourd’hui comme en 1720 il n’est question dans tous les lieux publics que de sociétés nouvelles ; on ne s’enquiert plus du cours des huiles ou du coton, mais de la prime qu’offrent les actions de telle ou telle entreprise souvent encore en projet, et qui avant de commencer ses opérations a déjà payé deux ou trois semestres d’intérêts et même de dividendes pris sur le capital.

À voir l’aveuglement avec lequel on se précipite dans ces sortes d’affaires il semble que