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a fait une de nos villes les plus riches et les plus renommées pour leur commerce. Mais de même qu’on oublie de vieilles machines quand on peut les remplacer par d’autres qui sont plus économiques, de même aussi il y a des ports, qui, ne répondant plus aux besoins de l’époque, deviennent de jour en jour moins fréquentés et voient s’éteindre peu à peu leur antique renommée. Venise la superbe, avait absorbé le commerce de l’Orient ; la découverte du Cap de Bonne-Espérance la lui enleva, et Lisbonne, dont on ne parlait pas, devient l’héritière de sa brillante prospérité. Pourtant, telle est la destinée des choses de ce monde, que la Méditerrannée, un instant déserte, va redevenir la route naturelle vers l’Orient ; comme lorsque les Romains remplissaient le monde de leur domination.

Ce que Bordeaux a perdu, Marseille l’a gagné ; toutes les anciennes portes sont rouvertes à cette dernière ville. La Grèce, l’Egypte, Alger, l’Espagne, ne voudront plus agir que par cet entrepôt naturel. Bordeaux, au contraire, n’est plus qu’un impasse ; en effet, tout se tient, tout s’enchaîne dans le bonheur comme dans le malheur ; et si les départemens qui avoisinent Marseille grandissent et prospèrent tous les jours, ceux qui environnent Bordeaux sont stationnaires et peut être même rétrogrades.

Les Bordelais s’occupent spécialement du commerce des vins ; et s’ils font la plupart des autres affaires par commission, ils entreprennent celles relatives à cette marchandise pour leur propre