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fût composée de riches négociants, la concurrence des particulierrs l’emporta sur elle : lors de la dissolution elle se trouvait en perte ; la vente du sené fut rendue libre. »

Ainsi, vous le voyez, Messieurs, et comme je vous le disais tout à l’heure, l’excès ou l’injustice de certains droits ; les exactions des traitants, ruinent notre commerce ; la réforme de ceux-ci, la réduction ou la suppression de ceux-là, le font renaître ; les priviléges et le monopole d’une compagnie royale sont impuissants à lutter contre la concurrence du commerce libre. Grâce à la franchise du port et à l’abolition de l’odieux droit d’aubaine, les négocians étrangers viennent s’établir à Marseille dont ils vivifient le commerce en y employant leurs capitaux.

Cet état de choses dura jusqu’à la révolution, époque à laquelle l’émancipation complète du commerce augmenta encore l’étendue et les profits des relations que Marseille entretenait avec le Levant. Malheureusement nos discordes civiles et les hostilités de l’Angleterre contre nous arrêtèrent tout à coup et suspendirent long-temps la marche prospère du commerce Marseillais. La ressource de la paix lui donna une nouvelle vie, et sans les fautes qui furent commises par notre administration et quelques-uns de nos agens diplomatiques dans le Levant, la prospérité de cette ville, bien que fort grande aujourd’hui, surtout depuis la conquête d’Alger, le serait devenue plus encore.