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1814 ! Trieste, dont la population n’était que de 4000 individus en 1764, en compte maintenant 90,000. La par rendit à Marseille sa splendeur primitive, et aujourd’hui cette ville renferme 158,000 habitants, nombre qui s’accroît tous les jours d’une manière extraordinaire, e dont on ne peut prévoir la limite, si la France sait faire avec Alger la fortune du midi.

Toutefois aujourd’hui que les mauvais jours sont passés, les Marseillais ne peuvent nier que la politique de l’Empire, en dirigeant leurs efforts vers l’industrie manufacturière, ne les ait mis dans une position cent fois préferable à celle des Lyonnais et des Bordelais. La France repoussant de ses côtes les navires étrangers qui lui apportaient les produits exotiques, Marseille se fit une spécialité de leur fabrication, et bientôt l’on vit s’élever de toutes parts des fabriques d’acide sulfurique, de soude artificielle et de savon, des tanneries et des raffineries de soufre et de salpêtre qui sont maintenant une source d’abondance et de richesses. Déjà à la chute de Napoleon, la production de Marseille était évaluée à 12 millions dont plus de la moitié en savons et le quart en soude, sels ou acides.

Tous ces objets sont de première nécessité et s’adressent aux masses ; la consommation qu’on en fait en France est considérable ; aussi Marseille était restée, malgré sa position toute spéciale pour le commerce, beaucoup plus industrielle que commerciale. Depuis quelques années les bateaux à vapeur, le mouvement qui se manifeste de nou-