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d’un grand poids et répondent en quelque sorte, ces dernières surtout, aux réclamations élevées au nom du commerce d’exportation. On a dit pour celui-ci dont les intérêts sont connexes avec ceux des colonies, que le sucre indigène faisait des promesses exagérées, et qu’alors même qu’il s’emparerait de toute la consommation nationale, il serait loin encore d’occuper assez de terres et assez de monde pour accroître à la fois dans les proportions qu’il annonçait la richesse agricole et manufacturière de la France ; tandis que les colonies demandaient chaque année à la métropole pour plus de 50 millions des produits de ses fabriques et de son sol, qu’elles ne pourraient plus acheter si elles ne nous vendaient plus leurs sucres.

La suite des événements a tellement compliqué la position des colonies, que ce n’est qu’avec une grands circonspection qu’il est permis de toucher à ce qui les concerne et de parler hautement de leurs affaires ; et cependant pour répondre a ces observations il faut entrer dans des détails peut-être pénibles mais nécessaires.

L’organisation coloniale mauvaise, parce qu’elle est encore aujourd’hui à peu de choses près ce qu’elle était dans les siècles précédents ; le travail est constitué avec l’esclavage des travailleurs et il n’est plus permis de renouveler ceux-ci par la traite ; les terres moins fertiles que celles des colonies étrangères produisent moitié moins, ce qui augmente les frais de revient ; le planteurs d’autrefois, pour la plupart oisifs et débauchés, ont contracté des dettes considérables qui pèsent