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genre un peu ridicule à mon avis auquel on a donné le nom de chinois.

Les meubles du faubourg Saint-Antoine ont un grand défaut de confection ; ils n’affrontent pas sans des avaries nombreuses le grand air et les voyages sur mer ; cela tient sans doute à la trop grande légèreté du placage. Les Anglais, qui ne brillent pas par le goût, font la plupart de leurs meubles massifs, et ils peuvent les confier à leurs vaisseaux sans courir les mêmes risques.

Ļa diminution des tarifs a puissamment contribué à augmenter l’importation des bois exotiques : aussi a-t-on remarqué un grand progrès dans la fabrication depuis quatre ou cinq ans ; progrès qui s’explique encore par celui de la civilisation, qui, en faisant sentir les avantages et les besoins de la propreté, a rendu indispensable l’emploi d’une plus grande quantité de meublés élégants et commodes.

Toutefois il reste encore des progrès à faire ; on peut surtout adresser à l’industrie des meubles le reproche de ne pas varier assez les bois dont elle se sert. L’on ne voit partout que de l’acajou et du palissandre, mais surtout de l’acajou ; et cependant, il ya dans les forêts d’Amérique un nombre considérable d’autres bois d’une qualité souvent supérieure, offrant des nuances aussi riches. Les Anglais ont déjà une quarantaine d’espèces dont ils se servent plus ou moins. Nous reprochions tout à l’heure à nos fabricants l’introduction du genre chinois, nous aurions pu en dire autant de celle du genre antique, tout aussi ridicule que le béo-