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pin, les Renouard, etc. Ils se mirent à l’œuvre, et en peu de temps, les étalages de nos magasins présentèrent à nos dames, des imitations des châles de l’Inde de toutes les façons. Le coton, la laine, la soie, furent combinés dans toutes les proportions ; et quant aux dessins, la simplicité de ceux des châles de l’Inde qu’or avait à imiter ; était en rapport avec celle des matières premières.

Mais les premiers imitateurs ne bornèrent point là leurs efforts déjà couronnés de succès : leurs châles manquaient surtout de ce moëlleux qui caractérisait ceux de l’Asie, et ils pensèrent, avec raison, que les Indiens devaient avoir une matière particulière qui donnait à leurs tissus cette première qualité. Après plusieurs tentatives, MM. Ternaux et Bellangé s’assurèrent par des expériences bien faites, que le duvet de cachemire, léger, blanc, soyeux, et jusque-là uniquement employé pour la chapellerie, avait la propriété d’être textile, et donnait un tissu en tout semblable à celui des châles de l’Inde. Telle fut l’origine des cachemires français qu’exploitèrent bientôt M. Lagorce (qui de bonne heure fut assez heureux pour pouvoir s’associer M. Deneirouse, l’habile dessinateur, devenu depuis son successeur), M. Bosquillon, M. Channebot, et M. Hébert, dont la supériorité a doté d’une industrie magnifique Paris, désormais l’une des villes les plus manufacturières du royaume. Cependant, messieurs, ce second succès en nécessitait un autre ; on connaissait bien la matière première des