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La fabrication de la bonneterie de laine dite bonneterie de Santerre, est établie depuis longtemps dans le département de la Somme, où elle est répandue dans plus de 60 communes, dans lesquelles elle occupe environ 45,000 ouvriers, tant hommes que femmes et enfants.

Cette branche d’industrie a vu depuis dix ans la quantité de ses produits et le nombre de ses ouvriers augmenter d’un tiers, en même temps que le prix des marchandises fabriquées diminnait dans la même proportion, c’est-à-dire de 50 p. %. De grands progrès peuvent encore être obtenus ; le travail-automatique n’est pas généralement établi et 10,000 femmes filent encore au rouet, au grand préjudice de la perfection des articles et de l’économie.

800,000 kilog. de laine peignée, dont les 2/3 en laine d’Angleterre et de Hollande et 1/3 en laine de France, représentant une valeur de 8 millions, sont convertis chaque année par ces fabriques dont le capital, engagé en moteurs, bâtiments, métiers, etc., est de 21 millions, au moyen d’un capital de roulement de 8 à 9 millions.

Les deux tiers au moins de la matière première devant être inévitablement demandés aux producteurs anglais et saxons qui sont, eux aussi, fabricants de bonneterie, nous ne pouvons lutter qu’avec défaveur, puisqu’à l’inégalité naturelle qui résulté des frais de transport, de commission, le fisc en a, de son fait, ajouté une autre par son droit de 33 p. %, réduit insuffisamment à 22, et