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le sait, de laine et de soie. On en fait de deux sortes : des alépines en laine mérinos, et des alépines en laine anglaise. Pour celles-ci, nos voisins nous font une concurrence d’autant plus redoutable, qu’ils ont chez eux à bon compte la matière première qui ne nous parvient que chargée de droits et de frais considérables ; pour les alépines mérinos, au contraire, dont le prix moyen est supérieur à 5 fr., nous faisons mieux et à meilleur marché qu’eux ; mais ces qualités sont trop belles et, par cela même, d’une consommation restreinte.

L’escot, autre espèce d’étoffe d’un prix plus modéré que l’alépine et d’un excellent usage, n’a été adopté que depuis quelques années par les consommateurs français. Autrefois nous n’en vendions qu’à l’Espagne et peu ou point chez nous, mais depuis que l’influence de la diplomatie anglaise est parvenue à obtenir, en faveur des industriels de ce pays, un tarif de faveur qui ne grève leurs produits que d’un droit de 20 p. %, tandis que les nôtres en paient 40, nous avons perdu cet important débouché que la consommation nationale est heureusement venu remplacer. Nous faisons l’escot aussi bien et même mieux, surtout plus solidement que les Anglais, mais le prix des laines et le droit sont une cause d’inégalité que la suppression du droit peut seule faire disparaître, et sans lequel nous ne pourrons pas ouvrir avec avantage de debouchés à l’étranger, ni même accroître les placements sur le marché intérieur.