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politaines, flanelles de santé, circassiennes, etc., occupent les métiers et les ouvriers d’autrefois, dont le nombre s’est considérablement accru.

La napolitaine est un tissu non foulé, teint en pièces, et destiné à l’habillement des femmes ; il est chaud, solide, joli et à bon marché ; créé il y a dix ans à peine, la seule ville de Reims en fait aujourd’hui pour 15 à 18 millions de francs. Afin de combattre la concurrence anglaise, les fabricants rémois ont transformé la napolitaine en une nouvelle étoffe ; de lisse, ils en ont fait une étoffe imprimée, une sorte de calicot laine qui lutte avec avantage contre les stuffs anglais, unis et façonnés. En 1833, cette fabrication n’était à la production de Reims que dans la proportion de 1760 ; en 1834, elle était déjà de 1720 : elle n’a cessé de s’accroître depuis ce jour.

La flanelle est d’origine anglaise, et il y a quelques années encore on imprégnait les flanelles lisses dites Bolivard, faites à Reims, d’une odeur de goudron, afin de faire croire aux acheteurs qu’elles étaient importées d’Angleterre. If y a deux espèces de flanelles : flanelles lisses et flanelles croisées. Dans les qualités ordinaires, nous ne pouvons lutter avec l’Angleterre, ou plutôt il n’y a pas de lutte possible ; car la laine nous manque, et nous ne fabriquons que de belles qualités dans le prix de 3 fr. 50 c. et au-dessus, qui sont beaucoup mieux que celles que les fabricants anglais vendent au même prix ; mais pour les flanelles, communes, l’usage des classes ouvrières, et dans le prix de 1 fr. à 2 fr. et 3 fr. 25 c., nous n’en faisons pas ;