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de ; aussi n’engraisse-t-il pas ; ce qui rend le prix de la laine assez élevé, la toison étant le seul produit que recueillent les éleveurs.

La qualité de la laine longue consiste surtout dans la longueur des brins et leur consistance ; la finesse, tant recherchée pour la fabrication du drap, est de peu d’importance pour celle des étoffes rases. Ainsi, la laine longue, forte et ferme, quoiqu’un peu grosse, est celle qui convient le mieux pour la fabrique d’estame, qui exige un fil fin et uni, non sujet à se retirer, à se friser ou à se feutrer lorsqu’on le convertit en tissus. On évite avec soin que ; le cardage ne croise les fils, que l’on dispose en lignes parallèles, et que l’on redresse encore au moyen d’une machine à défeutrer. Parmi les laines longues, celles qui le sont le moins et qui peuvent se filer en fil plus fin, sont réservées pour la bonneterie ; les autres, converties en fil tors, servent pour la fabrication des étoffes à gilet, des tapis, crêpes, popelines, bambazines, etc.

L’Industrie de la filature des laines longues est toute moderne et à peine établie, en France. En 1806, les châles mérinos et tous les tissus : ras qui furent présentés à l’Exposition étaient formés de fils faits à la main ; en 1807, la société d’Encouragement proposa un prix de 3,000 fr. pour une machine à filer la laine peignée ; le prix ne fut décerné qu’en 1815 à M. Dobo, de Paris, qui prouva que depuis 1811, une machine de son invention était en activité dans les ateliers de M. Ternaux, et que ses produits convertis en tis-