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qu’entraîne le second, beaucoup plus fréquent car la partie est inégale entre le fabricant et lui celui-là a toujours son capital pour ressource, et celui-ci n’ayant que ses bras éprouve les angoisses de la faim quand il veut lutter. C’est là une question vitale ; mais l’économie politique ne peut la résoudre d’une manière absolue dans les circonstances où nous nous trouvons. Et quand le préfet de Lyon a cru mettre les deux parties d’accord avec un tarif, il s’est grandement trompé. Cette question n’était pas de sa compétence. Les ouvriers vainqueurs n’y ont rien pu ; le gouvernement redevenu maître n’a pas fait davantage.

Presque tous les perfectionnements introduits en France dans l’industrie sétifère, perfectionnements auxquels elle doit sa supériorité, datent de l’invention du métier à la Jacquart, dont il faut dire un mot, quand ce ne serait que pour rendre justice à son célèbre inventeur. Vous savez qu’avant lui la fabrication des façonnés n’avait lieu que sur des métiers meurtriers et compliqués qu’on ne faisait fonctionner qu’en y travaillant des pieds, des mains, du ventre et de l’estomac ; avec les métiers Jacquart, au contraire, un seul ouvrier, aidé par un enfant, suffit pour diriger la machine et produire les chefs-d’œuvre que vous connaissez.

N’ayant pas l’intention d’entrer dans des détails technologiques qui ne sont pas de mon sujet, je me bornerai à quelques réflexions sur Jacquart et les révolutions causées dans l’industrie par są découverte.