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ce n’est un débouché suffisant, au moins un débouché qui ne nous serait pas hermétiquement fermé, comme cela nous arrive aujourd’hui avec l’Amérique. La soie est encore pour les riches en France ; les velours, pour ne citer qu’un produit, sont inabordables, et peu de personnes songent à s’en parer. Les mœurs anglaises nous montrent un exemple utile à suivre ; chez nos voisins il n’y a pas une femme qui n’ait deux ou trois robes de soie à sa disposition.

Si nous examinons les causes de l’accroissement rapide de la fabrication anglaise, nous voyons que les machines y entrent pour beaucoup et alors nous retombons dans les arguments que je vous ai tant de fois donnés, du haut prix de nos capitaux, de l’ignorance de nos fabricants, de la cherté des matières premières, des machines et de l’absurdité des lois de douanes qui nous empêchent d’aller les chercher là où on les produit à meilleur marché. Je me bornerai donc ce soir à appuyer plus particulièrement sur l’apathie de nos chefs de fabrique, et je leur proposerai encore les Anglais pour modèles. Nous ne nous doutons pas de ce qui se passe à l’étranger ; mais nos voisins d’outre Manche circulent dans toute l’Europe, pour embaucher les ouvriers habiles et étudier les procédés inconnus chez eux et tous les détails technologiques qui s’y rattachent. Ils ont été à Naples et dans toute l’Italie, ils sont venus en France et ont rapporté dans leur pays nos meilleures idées. Ils fabriquent les foulards aussi bien que Lyon, et s’ils n’ont pas encore atteint la perfec-