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meilleure matière première et les meilleurs tissus. Quand elle veut des blondes, des tulles, des gazes et tous ces innombrables produits, remarquables par la délicatesse du travail, le fini de la main-d’œuvre et le bon goût qui préside à la disposition générale ; c’est à la France qu’elle s’adresse. La France, en outre, peut produire plus que ses fabriques ne peuvent consommer ; comment se fait-il donc qu’elle demande encore à l’Italie le tiers de sa consommation ?… Vous le savez tous ; rien ne serait si facile que la multiplication du murier ; n’avons-nous pas le mûrier multicaule qui croît presqu’aussi bien au nord qu’au sud, et que l’on compte en ce moment aux environs de Paris par milliers ? N’avons-nous pas vu dans la dernière exposition les soies que M. Camille Beauvais produit dans la ferme des Bergeries-de-Sénart ? Pourquoi le midi ne profite-t-il pas de tous ces essais que le nord fait pour lui ; pourquoi en un mot ne fournirions-nous pas des soies à tout le monde ? c’est là une question de prospérité pour l’agriculture ; c’est aux hommes capables que je m’adresse ; voilà un des leviers avec lesquels ils doivent relever leur industrie.

Nous avons vu que nos soieries s’adressaient principalement aux étrangers, et qu’une simple secousse chez nos voisins ébranlait toutes nos manufactures de soie. C’est là l’inconvénient de tout commerce extérieur ; mais le correctif est à côté ; qui peut le plus peut le moins, et si nous nous mettions à fabriquer pour les masses, nous trouverions toujours dans leur consommation, si