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protestants : ceux-ci exclus des charges, s’étaient faits commerçants et industriels, et loin de troubler la France, ils l’enrichissaient. Après Colbert, Louis XIV eut pour conseiller Louvois, et pour la première fois l’administration de Louis XIV trouva de la résistance dans l’intérieur ; aussi montra-t-elle une violence sauvage contre les calvinistes. Confiscations ; galères, roues, gibets, tout fut employé contre eux. Les dragons furent mis à la disposition des missionnaires ; et les amis de Louis XIV se bornent aujourd’hui à nous dire que son cœur généreux ne connut que la moindre partie des excès. Aussi l’on eut beau fermer le royaume, confisquer les biens des fugitifs, envoyer aux galères ceux qui favorisaient leur évasion ; l’état perdit deux cent mille Français, et selon d’autres cinq cent mille. Ils émigrèrent en foule pour l’Angleterre, pour la Hollande, pour l’Allemagne, pour la Prusse, emportant avec eux le germe des industries à l’aide desquelles ils enrichissaient la France sous Colbert. Tant que ces pauvres réfugiés et leurs enfants vécurent, le gouvernement français n’eut pas d’ennemis plus acharnés, et si aujourd’hui ce vieux ressentiment est couvert par la poussière des tombeaux, les ombres de ces proscrits voient leur vengeance continuée par les industries rivales qu’ils surent établir dans leur nouvelle patrie adoptive. Les premiers métiers de soieries furent établis en Angleterre et en Prusse en 1697.

De bonne heure les Anglais mirent en pratique les funestes doctrines de la protection et de la