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toutes les fabriques. Paris ne s’est jamais présenté pour une affaire aussi importante au pied du trône, que le commerce arrose de ses larmes. Amiens regarde la permission du port et l’usage des toiles peintes comme le tombeau dans lequel toutes les manufactures du royaume doivent être anéanties. » Ce mémoire est ainsi terminé : « Au reste, il suffit pour proscrire à jamais le port et l’usage des toiles peintes ou teintes, que le royaume frémisse d’horreur quand il entend annoncer qu’elles vont être permises…… Vox populi̟, vox Dei ! »

Quel accord unanime dans les malédictions ! quelle émulation et quel zèle à noircir l’avenir ! Voyez-vous la Normandie déserte et les marchands Rémois sans pain ; le commerce de Paris arrosant le trône de ses larmes, et toutes les manufactures du royaume terrifiées, d’après Lyon, ensevelies dans un linceul de toile peinte, suivant Amiens !!! Quel fatras et que de ridicules entassés dans ces lignes par des villes de fabrique qui gagnent aujourd’hui 12 à 15 millions de francs au moyen de cette industrie et malgré le système protecteur !

Pour quelques esprits arriérés, quelques intérêts égoïstes et ignorants, le passé n’a pas eu d’enseignement, et ils répétent aujourd’hui presque dans les mêmes termes les déclamations ampoulées du corps des marchands du XVIIIe siècle ; ceux de nos jours sont nés à l’ombre de l’arbre de la prohibition, ils ne sont pas faits pour le grand jour, et veulent mourir comme ils ont vécu ; la