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tage sur l’Angleterre, qui doit s’accroître avec la réduction des droits sur les matières premières, le coton en laine, la houille et le fer ; avec l’amélioration de nos voies de transport, et toutes les réformes dont on commence à comprendre la nécessité.

Le seul moyen de rendre avantageuse pour nos industriels, la lutte avec l’Angleterre, est de les mettre dans des conditions semblables. Ce n’est pas la protection des tarifs qu’il leur faut, mais la liberté, mère de l’émulation et du progrès ! Il ne faut pas ajouter aux maux naturels, des maux artificiels et volontaires, et augmenter les prix de revient par de lourds impôts. Il faut surtout affranchir les matières premières, éléments du travail. Le droit sur les cotons en laine, par exemple, élève de 5% les prix de revient pour les numéros moyens ; cette augmentation est de 8 à 10% sur les bas numéros ; il est trois fois plus fort en France qu’en Angleterre (7 fr. et 22 fr.). La différence qui existe entre la valeur du fer et celle de la houille, en Angleterre et en France, est de 8%. C’est surtout le consommateur indigène qui paie tous ces impôts, les primes à l’exportation en exemptent les étrangers ; or, chez nous les trois quarts des consommateurs d’étoffes de coton sent pauvres, et c’est sur eux que retombe tout le poids des droits protecteurs.

La position des ouvriers employés par l’industrie cotonnière n’a pas appelé chez nous comme en Angleterre l’attention du législateur, et cependant elle y est plus misérable. Je lis dans l’en-