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l’application bien entendue de nos connaissances chimiques à la carbonisation du bois.

La variété nombreuse des méthodes du fer me semble encore une autre cause de lenteur et d’infériorité. Vous avez vu en effet, messieurs, que chaque usine en France avait, pour ainsi dire, ses procédés personnels, et qu’on faisait abus parmi nous de l’emploi des méthodes ou des tâtonnements innombrables qui ont été mis en pratique depuis les anciens jusqu’à nos jours. Si la variété de ces méthodes était une nécessité de chacune de nos usines, soit à cause de la nature du minerai, du combustible ou de la castine, il n’y aurait rien à dire, ce serait un malheur sans doute, et un malheur inévitable ; mais j’ai la conviction que les nombreux procédés si mal employés dans nos fabriques pourraient être réduits à un plus petit nombre, et jusqu’à un certain point à une véritable uniformité ; tant qu’il y aura autant de méthodes que d’usines, n’ayez pas l’espoir de former une classe d’ouvriers exercés, où vos chefs d’entreprises pourront recruter avec sécurité ; n’espérez pas comparer des expériences faites avec des éléments différents : vous n’y réussirez point. Le maître ne pourra rien emprunter à la pratique de nos voisins, et l’ouvrier, rien demander à la libéralité d’un autre maître. Tous seront cloués aux mėmes ateliers, aux mêmes habitudes, et il n’y aura ni progrès pour les uns, ni indépendance pour les autres. C’est là, messieurs, ce qui vous explique pourquoi nous sommes obligés d’aller chercher en Angleterre des contre-maîtres exercés