Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

currence du dehors ; et ils ont profité de la difficulté des communications et de l’élévation des frais de transport pour augmenter le prix de leur houille. Par suite de cette convention, les industriels qui emploient le charbon de terre ont été forcés de s’inscrire à l’avance chez les extracteurs, pour ne pas voir éteindre les feux de leurs fourneaux et chômer leurs machines et leurs capitaux. Dans un autre établissement placé dans le groupe du nord, on a vu le prix de la houille étre plus élevé à la mine même que sur le rivage. D’où viennent ces singuliers phénomènes ? C’est que, d’un côté, on craignait la concurrence étrangère qui se contente de benéfices modérés, et que de l’autre on en était à l’abri.

On a commencé par user de la protection ; on en a abusé ensuite, et c’est la masse des consommateurs qui a tout payé. Tel a été, Messieurs, l’effet du droit sur les houilles ; c’est l’histoire de tous les tarifs démesurément ou inutilement protecteurs.

Dans cette question pas plus que dans toutes celles que j’ai occasion de traiter ici, je ne prétends pas faire du radicalisme ni proposer l’application d’une théorie toute spéculative ; je veux seulement demander qu’on revienne aujourd’hui au système économique du 17e siècle ; je ne désire qu’une chose, c’est que nos lois de commerce, notre tarif de douanes, s’inspirent un peu de la pensée qui anima. Colbert et la Constituante. À ces deux époques, le bon marché des matières premières était regardé comme trop important pour l’industrie nationale, pour qu’on pût en augmenter