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prennent à les réprimer ; ils vivent dans un milieu qui n’est pas le nôtre, ils ignorent nos intérêts et nos besoins, et cependant ils doivent vivre un jour avec nous et nous aider de leurs conseils ; nous sommes sur la terre et ils ne regardent que le ciel ; nous avons besoin d’eux pour concourir à l’accomplissement d’une mission sociale et toute humaine, et ils ne nous parlent que de notre salut.

Envisagée de ce point de vue, cette question est fort importante et mérite toute l’attention du gouvernement. C’est une déperdition de force très-considérable pour le pays, que cette séparation des prêtres de la société, perte d’autant plus grande qu’elle ne consiste pas seulement dans les 13,000 intelligences qui demeurent ainsi inactives, mais encore dans le bien que leur indifférence empêche de faire.

Mais revenons à l’instruction primaire et voyons ce qu’elle fait pour les enfants qu’on envoie dans les écoles.

On leur apprend à lire, à écrire et à compter, déchiffrer quelques mots de latin et quelques notes de plain chant ; voilà à quoi se borne dans un grand nombre de communes, l’enseignement donné aux enfants. Ce ne sont là pourtant que des éléments d’instruction et ils sont loin de suffire pour former des hommes ; ce sont des instruments au moyen desquelles on peut étudier, acquérir des connaissances, mais ce ne sont pas ces connaissances elles-mêmes. Il ne suffit pas de mettre un outil entre les mains d’un individu, il faut lui apprendre