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on s’est révolté contre elle. Dominé par les habitudes voltairiennes, on a ri du prêtre, on a médit de lui et on a fait une pirouette, digne péroraison d’un exorde ridicule. Aujourd’hui les hommes de sens et de raison comprennent que ces deux extrêmes sont également mauvais, et ils reconnaissent de quelle utilité la religion et ses ministres peuvent être pour faire avancer le pays. C’est là, Messieurs, ce qui explique cette tendance, ce retour aux idées religieuses qui s’opère autour de nous depuis quelque temps ; espérons que le clergé ne refusera pas de revenir et de faire la moitié du chemin, lorsque la société représentée par sa jeunesse, c’est-à-dire par l’avenir, et par les hommes les plus distingués, c’est-à-dire par le présent, a fait les premiers pas vers une réconciliation désirable pour tous.

Malheureusement je crains qu’un obstacle puissant ne vienne s’opposer à ce rapprochement. Et j’ai raison de l’appeler puissant, car il tient à l’éducation même qu’ont reçue les membres du clergé. Ce n’est pas, vous le savez, dans les facultés de théologie qu’ils ont fait leur études ; il en existe six en France et personne n’en suit les cours, bien qu’ils soient faits par les hommes les plus honorables et les plus savants ; c’est dans l’intérieur des petits séminaires que les 13,000 jeunes gens qui se destinent à l’état ecclésiastique vont prendre leurs degrés. C’est dans ces établissements placés en-dehors du monde, et séparés les hommes ; c’est à l’abri des passions qui nous agitent et dont l’observation leur est interdite, qu’ils ap-