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fait dix lieues à l’heure ; on en fait huit sur ceux de Boston à Providence et à Worcester, six sur celui d’Amboy à Camden, cinq sur celui de Charlestown à Augusta, et moins encore sur celui de Baltimore à l’Ohio.

Les Américains sont maîtres passés en fait de ponts en bois, dont les arches ou travées ont de 35 à 70 mètres, et qui n’exigent presque pas de fer. La maçonnerie est en moellons ou en pierres de taille à peine dégrossies, et dès-lors fort peu chère.

La plus grande difficulté que les Américains aient rencontrée dans l’exécution des voies de communication, n’a peut-être pas été de se procurer les capitaux nécessaires, mais bien de trouver des hommes en état de diriger les travaux. Pour suppléer à cette pénurie d’hommes de l’art, que l’esprit d’entreprise réclame en nombre toujours croissant, le gouvernement fédéral autorise les officiers de génie et les ingénieurs géographes à entrer au service des compagnies. Il les emploie lui-même à faire des études et à rechercher des tracés ou à construire des ouvrages pour son compte.

Quand on jette les yeux sur la carte de l’Union, on remarque trois bassins principaux : le Mississipi, le Saint-Laurent et les bords de la mer, avec deux capitales, l’une au nord et l’autre au sud : New-York et New-Orléans, qui ont entr’elles des dissemblances radicales. En effet, le sud est une immense ferme à esclaves, produisant le coton avec quelques accessoires, le tabac, le sucre et