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Les routes parlementaires du pays de Galles avaient encore un autre but que celui de venir en aide aux habitants de cette principauté, et de faire naître la richesse là où ne germaient que misère et souffrances ; ces routes conduisaient en Irlande, et pour l’Angleterre jalouse, l’Irlande a toujours été un sujet de crainte et d’inquiétude ; que ce soit la parole de Grattan ou d’O’Connell qui la remue, c’est toujours l’Irlande hostile, violemment incorporée, qui se débat avec fureur dans les liens dont on l’a chargée ; c’est la catholique Érin se levant contre la protestante Albion et demandant à grands cris le rappel de l’Union.

Pour le Parlement, les routes qu’il jetait à travers le pays de Galles étaient donc surtout des grands chemins qui lui permettaient de transporter avec rapidité des forces imposantes en Irlande. C’était une route de poste sur laquelle la loi martiale décrétée à Londres, courait à franc étrier soulever à coups de fusils les populations révoltées contre les dîmes, et rétablir l’ordre à Dublin.

Il en fut de même pour les routes parlementaires d’Écosse, cette Vendée de l’Angleterre. Lorsqu’on se fut aperçu que la violence ne ramenait pas au gouvernement des Brunswick les vieux cavaliers, partisans des Stuarts, retranchés dans leurs Highlands (hautes terres), on songea à employer la persuasion. Après le sabre et le canon, on se servit de la sape et de la pioche ; les officiers de dragons firent place aux ingénieurs, la poudre ne fut plus employée que pour aplanir le sol, et