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de l’ambassade à l’Ober-Thor, où l’attendaient les quatre Italiens, comme on en était convenu. Il leur donna connaissance du passeport qu’il avait reçu sous le nom de François Hermann, commis-voyageur de Strasbourg, et des instructions qui lui avaient été données, en leur nommant les personnes qu’on lui avait désignées il parla aussi à Berthola et à Migliari de l’argent qu’il avait reçu, et le montra, en pièces d’or. Après avoir promis de ne trahir aucun des Italiens qui lui avaient été signalés, Conseil rentra en ville avec les Italiens, et, suivant le conseil que lui donna Berthola, au lieu de se rendre au Sauvage, il alla loger à la Cigogne', où il s’inscrivit dans le registre des étrangers sous le nom d’Hermann.

Cependant Migliari avait formé la résolution de dévoiler le but de la mission de Conseil, et de le signaler publiquement comme un agent de la police française.

Il fit retenir, à cet effet, à la poste, deux places pour Fribourg (où il devait encore aller chercher ses papiers pour le voyage qu’il avait déjà projeté antérieurement), les paya avec un napoléon d’or qu’il avait reçu à cet effet de Conseil, et écrivit à M. Bandelier, ancien employé à la Jeune Suisse, à Brienne, qu’il amènerait quelqu’un, le mercredi (10 août), à Nidau. À midi, il partit avec la poste. Ses compagnons l’attendaient à l’Ober-Thor, sur la route, où Conseil monta dans la voiture.

Depuis ce moment, Migliari ne perdit plus Conseil de vue. Il alla loger au même hôtel, et passa la nuit sur un banc placé devant la porte qui séparait sa chambre de celle de Conseil, veillant pour faire