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paraîtrai provenir d’un bon sentiment. Qui est ce qui vous cause cette émotion si vive ?

Alibaud : La nature.

M. Pasquier N’est-ce pas aussi la pensée du mal que vous faites à vos parents et du chagrin que doit leur causer votre action ?

Alibaud : C’est vrai.

M. Pasquier : Eh bien, ce sentiment ne devrait-il pas vous conduire à atténuer, par la sincérité de vos aveux, l’horreur que votre crime inspire ?

Alibaud : C’est le roi qui est l’auteur de mon crime, c’est lui qui a fait de moi un assassin, c’est lui qui fait le malheur de mon père. »

On a vu qu’Alibaud avait pris la résolution de ne se point détendre il y persista tant qu’il crut n’avoir affaire qu’au bourreau. Mais il ne tarda pas à savoir qu’on cherchait à lui prêter des actions viles, des penchants ignobles, et que, soit pour mieux noircir le régicide, soit par flatterie l’égard du prince, quelques-uns s’étudiaient à charger d’opprobre cette tête qu’on allait couper. L’acte d’accusation portait : « Les institutions humaines n’ont d’influence que sur l’avenir, et il ne leur est pas toujours donné de rétroagir sur le passé. Il pouvait donc se rencontrer une de ces organisations à part, qui, par une sorte d’anomalie, réunit en a elle toutes les conditions nécessaires pour un crime dont la cause n’existe plus aujourd’hui des idées démagogiques avec des inclinations basses et perverses, la misère et le désœuvrement, la cupidité et la paresse, l’ignorance et la vanité, le désir immodéré de parvenir avec l’inhabileté à