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ment du duc de Rovigo, le génie de l’Europe commença de pénétrer l’Afrique, la population civile s’accrut, on se mit à construire et à planter en vue d’un long avenir. Ce n’est pas que la conquête n’eût son écume. D’impurs spéculateurs avaient rampé jusque-là, et ils se livrèrent à des trafics dont l’opprobre, heureusement, devait disparaître dans la gloire de nos combats. Mais la guerre naissait de la guerre, et le duc de Rovigo avait pour système de se montrer, à l’égard des Arabes, aussi dur, aussi impitoyable, que le général Berthezène s’était montré clément. Coupable envers nous de trahison, la tribu d’El-Ouma fut détruite.

À la suite de cette exécution terrible, une coalition nouvelle s’était formée : elle fut anéantie. À l’est, 3,000 hommes partis de Toulon sous les ordres du général Monk-d’Uzer vinrent prendre possession de la ville de Bone, que Hajy-Ahmet, bey de Constantine et un de nos plus redoutables ennemis, avait déjà envahie et saccagée. Ceci se passait au mois de mai 1832 ; et au mois de mars ~855, le duc de Rovigo reprenait le chemin de la France, atteint d’une maladie mortelle.

Voici dans quel état il laissait l’occupation française :

Dans la province d’Alger, nous possédions la ville, la banlieue et notre souveraineté était reconnue dans le territoire compris entre l’Arrach, la Métidja, le Mazafran et la mer.

Du côté de l’est, nous avions à Bone un établissement qui, à la vérité, ne s’étendait pas au-delà