Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Europe agitée, avait rappelé à la hâte une partie des troupes expéditionnaires, et l’armée d’Afrique se trouvait réduite à un effectif de 9,500 hommes.

Ainsi, l’heure semblait passée de prendre vigoureusement l’offensive. Mais si la prudence a ses lois, l’honneur a ses devoirs. Le fils du bey de Titery, de ce bey dépossédé par nous, venait de reparaître, suivi de partisans nombreux et favorisé par le souvenir de son père ; Turcs et Koulouglis se soulevaient la France était bravée, insultée ; le bey qu’elle avait institué tremblait assiégé dans sa propre maison le général Berthezène dut ordonner la marche sur Médéah, et 4,500 hommes franchirent les montagnes pour aller dégager Mustapha Ben Omar. Il fut ramené sain et sauf. Mais le résultat de l’expédition n’en compensait pas les pertes. Resserré, étouffe dans un étroit passage, et de toutes parts assailli du haut des montagnes, le corps expéditionnaire avait eu 63 hommes tués ou égarés et 192 blessés. La confiance des Arabes s’en accrut à un point extraordinaire. Des émissaires se répandent dans les campagnes des voix fanatiques appellent à la guerre sacrée les tribus éparses une confédération est formée par un Maure algérien nommé Sidi-Sadi, auquel se joignent Ben-Aissa et Ben-Zamoun, chefs principaux des tribus de l’Est le fils de Bou-Mezrag accourt plein de haine le signal d’une conflagration générale vient d’être donné. Vaines tentatives ! Le courage des Français fit face à tout trop lentes à se concerter, les tribus furent successivement prévenues par le général Berthezène, et la coalition fut dissoute.