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déclarons que nous ne souffrirons plus que vous l’insultiez dans vos journaux.

Nous pensions que le soin de la défendre pouvait encore être laissé à ceux qui en ont profité. Il n’en est plus ainsi : la révolution de juillet est un principe. Les hommes qui l’ont usurpée vous permettent de l’attaquer. Eh bien ! la révolution de juillet est opprimée et persécutée chaque jour dans la personne de ceux qui l’ont faite. Elle a peuplé les prisons de ses amis et de ses représentants. Les registres des géoles sont criblés des noms des défenseurs de la liberté. Si donc vous réclamez le privilége du malheur et de l’oppression, il nous appartient autant et plus qu’à vous.

Nous, nous étions là au jour du combat, nous vous avons cherchés et nous ne vous avons pas trouvés. Et aujourd’hui vous vous montrez. Vous osez nous défendre de parler de votre dame.

Eh bien, notre dame à nous, c’est la liberté. C’est la révolution de juillet. Et nous vous défendons d’en parler en bien ou en mal.

Vous avez formé au sein de la capitale des réunions dont le but avoué était de manifester votre sympathie pour une cause que la nation repousse. La capitale, étonnée de votre audace, a vainement attendu la répression légale de tant d’effronterie. Nous vous défendons de faire de pareils rassemblements à l’avenir.

Et puisque le pouvoir vous approuve, car il vous tolère, nous vous déclarons qu’à la première occasion, aussitôt que vous aurez l’insolence d’annoncer une réunion publique de légitimistes, nous ferons ce que depuis long-temps le pouvoir aurait du faire nous vous disperserons par la force.

P. C. C. Ferdinand Flocon. » ______

Le gouvernement ne pouvait rester neutre plus long-temps il intervint par la police. Les chefs furent surveillés, on opéra quelques arrestations. MM. de Calvimont, Albert Berthier, Théodore Anne, qui devaient se battre contre MM. Marrast, d’Hervas, Achille Grégoire durent céder aux mesures prises par le pouvoir pour les en empêcher. C’eût été trop peu, néanmoins, pour arrêter le mal, si les légitimistes n’eussent reconnu qu’on les avait engagés dans une mauvaise voie. La Gazette de France, le