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en chef, il resta au poste d’honneur que, depuis le commencement du siège, il avait si bien occupé.

Au milieu de tant d’obstacles et de tiraillements, le maréchal Gérard déployait une fermeté admirable et une prudence consommée les travaux avançaient rapidement ; et, dirigé avec la plus grande justesse, le feu des Français avait fait de l’intérieur de la citadelle un immense amas de décombres. Gravement malade le général Chassé ne s’était presque point montré à la garnison c’était le général Favange qui soutenait tout l’effort du siège. Mais le moment arriva où il fallut céder. Depuis plusieurs jours, les souffrances de la garnison étaient au comble les Français ayant mis à sec les fossés de la citadelle, les Hollandais ne pouvaient plus se procurer l’eau nécessaire ; deux puits qui leur restaient furent détruits par les bombes des assiégeants ; pas un bâtiment qui ne tombât en ruines ; l’hôpital casematé menaçait de s’écrouler et d’écraser dans sa chute tous les blessés qu’on y disputait à la mort enfin, la garnison, entassée dans les poternes, sentait ses forces entièrement épuisées. Telle était, décrite par le général Chassé lui-même, la situation des troupes hollandaises, lorsque les Français se préparèrent à livrer l’assaut. Ils venaient de faire à la face gauche du bastion n°2, une brèche énorme qui avait comblé près de la moitié du fossé ; la descente du fossé était effectuée, et pour rendre l’assaut praticable, il n’y avait plus qu’à faire éclater la mine… Jugeant à l’impétuosité et au courage qu’avaient jusqu’alors montrés les Français que leur attaque serait furieuse, irrésistible, le général Chassé