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sur son refus, les Hollandais, à la faveur d’un feu très-nourri, firent des préparatifs de débarquement. Mais ces tentatives furent vaillamment repoussées par quatre compagnies du 22e. L’armement du fort Philippe ne tarda pas à avoir lieu ; deux mortiers furent placés en permanence au fort Lacroix, que ne cessait d’inquiéter le feu de la flotte ; et le maréchal Gérard prit toutes les mesures convenables pour isoler la citadelle et empêcher la rupture des digues.

En même temps, nos postes de la rive gauche et de la rive droite s’approchaient des forts Liefkenskoek et Lillo ; mais ces points ayant été mis en parfait état de défense, et se trouvant d’ailleurs entourés au loin d’inondations qu’on ne traversait que sur un défilé, on ne pouvait songer ni à les assiéger, ni à les surprendre.

Cependant, les attaques dirigées par les Français contre le corps de la citadelle, étaient poussées avec une ardeur merveilleuse. Malheureusement, la pleine-lune, en ramenant un temps plus sec, venait donner, pendant la nuit, trop de clarté pour des travaux faits à petite portée de mousqueterie. Sans compter que la garnison se défendait vigoureusement et accablait nos travailleurs d’une grêle de boulets, d’obus, de bombes ordinaires et de petites bombes dites à la Coëhorn. Mais le feu des batteries françaises fut dirigé avec tant de constance et de précision, que les Hollandais se virent contraints de chercher abri dans les casemates. Bientôt les communications d’un bastion à l’autre ne se firent plus que sous terre ; et, sauf le nombre e