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l’armée, avec ordre de remettre au commandant de la citadelle la sommation suivante :

Au général Chassé, commandant la citadelle d’Anvers.
« Monsieur le général,

Je suis arrivé devant la citadelle d’Anvers à la tête de l’armée française, avec mission de mon gouvernement de réclamer l’exécution du traité du 15 novembre 1831, qui garantit à S. M. le roi des Belges la possession de cette forteresse, ainsi que celle des forts qui en dépendent sur les deux rives de l’Escaut. J’espère vous trouver disposé à reconnaître la justice de cette demande. Si, contre mon attente, il en était autrement, je suis chargé de vous faire connaître que je dois employer les moyens qui sont à ma disposition pour occuper la citadelle d’Anvers.

Les opérations du siège seront dirigées sur les fronts extérieurs de la citadelle. Je suis donc en droit d’espérer, conformément aux lois de la guerre et aux usages constamment observés, que vous vous abstiendrez de toute espèce d’hostilité contre la ville. J’en fais occuper une partie, dans le seul but de prévenir ce qui pourrait l’exposer au feu de votre artillerie. Un bombardement serait un acte de barbarie inutile et une calamité pour le commerce de toutes les nations.

Si, malgré ces considérations, vous tirez sur la ville, la France et l’Angleterre exigeront des indemnités équivalentes aux dommages causés par le feu de la citadelle et des forts, ainsi que par celui des bâtiments de guerre. Il vous est impossible de ne pas prévoir vous-même que, dans ce cas, vous seriez personnellement responsable de la violation d’une coutume respectée par tous les peuples civilisés et des malheurs qui en seront la suite.

J’attends votre réponse, et je compte qu’il vous conviendra d’entrer sur le champ en négociation avec moi pour me remettre la citadelle d’Anvers et les forts qui en dépendent.

Recevez, etc. »

La général Chassé ayant répondu qu’il était résolu