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occuper la première ligne des barricades devant l’esplanade de la citadelle, 500 hommes qu’on relèverait toutes les vingt-quatre heures.

Tels furent nos premiers rapports avec nos alliés, qui, dès ce moment, devinrent nos ennemis secrets, mais implacables. Les vues de l’Angleterre étaient remplies !

Les résultats de la désastreuse politique des Tuileries ne tardèrent pas à peser sur l’armée française. On eut dit que les Belges prenaient à tâche de faire échouer l’expédition. En arrivant dans la campagne d’Anvers, le maréchal Gérard s’aperçut qu’aucune des promesses du général Evain n’était accomplie. Pas de magasin, pas d’approvisionnements. A peine pût-on faire face à la nécessité des premières distributions. Les habitants cachaient leurs denrées, soit pour nuire à l’armée française, soit parce qu’on ne les payait qu’au moyen de récépissés qu’ils jugeaient sans valeur. Hommes et chevaux couraient risque de mourir de faim. Le maréchal Gérard se vit contraint d’étendre la division Achard, la brigade du prince et celle du général Lawestine, de retenir vers Malines et Contik la division Jamin et la brigade Simoneau, et d’envoyer la division Sébastiani à Saint-Nicolas, qui présentait heureusement quelques ressources. Il fallait pourtant sortir de cette situation cruelle. Sur l’avis ouvert par l’intendant de l’armée, le maréchal Gérard écrivit au gouverneur de la province d’Anvers, que les clauses stipulées le 18 octobre n’avaient pas été exécutées par le gouvernement belge ; que cette inexécution pouvait avoir des