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les cas, ne pouvoir s’associer qu’à des mesures pécuniaires. Mais des moyens de cette nature ne parurent suffisants ni au plénipotentiaire français ni au plénipotentiaire britannique.

Le protocole du 1er octobre 1832 fut rédigé pour constater ces dissentiments, et la Conférence termina ses travaux. Elle avait commencé par l’usurpation, elle finissait par l’anarchie[1].

La Russie, la Prusse et l’Autriche avaient refusé hautement de s’associer à des mesures militaires contre le roi de Hollande. Mais si elles ne consentaient pas à le combattre, elles ne s’engageaient pas non plus à le soutenir, et laissaient ainsi le champ libre aux résolutions de la France et de l’Angleterre.

Or, ces deux dernières Puissances n’avaient pas attendu la note du 1er octobre pour menacer Guillaume de leurs préparatifs. Le duc d’Orléans était allé s’entendre, à Bruxelles, avec le roi Léopold sur l’entrée possible de nos troupes en Belgique. Une flotte française se rassemblait à Cherbourg, une flotte anglaise à Spithead ; et, dès la fin de septembre, cinquante mille Français, sous les ordres du maréchal Gérard, faisaient face aux frontières du nord, prêts à les franchir au premier signal.

La Belgique, de son côté, était à bout de patience. Par deux sommations, dont l’une fut notifiée à la France le 6 octobre, et l’autre à l’Angleterre le

  1. Au bas du protocole du 1er octobre, on lit la signature de M. de Mareuil au lieu de celle de M. de Talleyrand. C’est que M. de Talleyrand, à cette époque, était à Paris, où sa présence devait influer sur la formation du ministère du 11 octobre.