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monopole des droits politiques, et ne croyez pas que ce soit seulement pour les revendiquer en faveur des capacités. Selon nous, quiconque est utile est capable ; tout service entraîne un droit ; à tout travail un bénéfice et une garantie car c’est au travail surtout que le bénéfice est dû, et que la garantie est nécessaire.

Pourquoi donc la propriété seule aurait-elle des droits politiques ? Et puis, ces droits ne seront-ils pas eux-mêmes une propriété ? Ne peut-on rien posséder que terre ou maison ? Ne sera-ce pas aussi une propriété, cette instruction, premier élément de travail et d’industrie, que la société est tenue de distribuer à chacun de ses membres ? ce titre de citoyen réalisé enfin par les garanties, l’assistance et la protection qu’elle doit à tous ? »

Ces explications de M. Godefroi-Cavaignac indiquent d’une manière assez exacte jusqu’où allaient et où s’arrêtaient, vers la fin de 1832, les opinions de la plupart des républicains. Le discours de l’accusé se terminait en ces termes :

« Sur le sol que nous exploitons, vous n’avez pas le droit d’empêcher que nous fondions notre commune. La loi, dites-vous ? mais elle parle ici le langage de la force, et ce langage n’est pas à notre portée. « Tu me cites, disait un protestant à un inquisiteur, tu me cites une loi qui nous défend de nous réunir, comment veux-tu que j’exécute une telle loi ? Je ne la comprends pas. »

Non, nous ne la comprenons pas, et lorsque