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lard, et son testament commençait par ces mots : « Mes très-chers enfants, je vous laisse, en remplacement de ma fortune, le zèle qui l’a anéantie. »

Les choses en étaient à ce point qu’il fallait, ou que la duchesse de Berri renonçât définitivement à son entreprise, ou qu’elle courût sans retard en France tenter la fortune. Elle prit le second parti. Le lendemain de la lutte avait été prévu, et voici d’une manière sommaire les bases du régime que Marie-Caroline se proposait de faire prévaloir, dans la prévision d’une victoire complète.

On aurait fait revivre, en les modifiant, l’institution des états-généraux et celle des assemblées provinciales. Les états-généraux se seraient composés de deux chambres. On aurait créé dans toutes les provinces, des pairs qui, siégeant dans les assemblées provinciales, auraient député un certain nombre d’entre eux pour former la première chambre des états-généraux. On avait proposé d’appeler ces pairs Barons-des-États, dénomination conforme aux anciens usages, et qui, aux yeux de Marie-Caroline, avait le mérite de rappeler les barons de Sicile Les Barons-des-États auraient été choisis par le roi parmi les notabilités de la province, avec cette restriction que la dignité aurait été conférée de droit à certaines fonctions, la question de l’hérédité étant d’ailleurs réservée. Les évêques, les premiers présidents de cour royale, auraient siégé de droit aux assemblées provinciales. Seulement, la baronie aurait été attachée à la place et non pas à la personne. Lors de la convocation des états-généraux un tiers ou un quart des barons de province au-