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acte, daté de Massa, établit à Paris un gouvernement provisoire, dont M. de Chateaubriand, M. deKer-

    ses rois, cette révolution s’est faite sans vous ; elle s’est faite contre vous, fidèles au devoir et à l’honneur, vous vous êtes soumis par nécessité : vos cœurs n’ont pas adhéré à l’usurpation.

    Soldats, les intérêts de la patrie me ramènent au milieu de vous, la petite fille de Henri IV vient demander votre appui. Elle le demande au nom des malheurs de la France, au nom de vos familles désolées c’est à votre amour, à celui de tous les bons Français, des Français seuls que Henri V veut devoir sa couronne. Française et mère, je vous confie l’avenir de la France et les droits de mon fils. Le gouvernement usurpateur vous appelle maintenant à sa défense, et naguères encore il vous insultait… Vous ne l’aurez pas oublié, soldats de l’armée d’Espagne, c’est lui qui a détruit les monuments élevés à vos victoires. Soldats de nos légions d’Afrique, la monarchie légitime vous préparait des arcs de triomphe et des récompenses, la révolution a méconnu vos services et vous a poursuivie de ses calomnies ; ils ne sont pas Français ces hommes qu’importune la gloire de leurs exploits, séparez-vous de leur ca se avilie, raliez-vous au drapeau blanc, c’est celui de vos pères, c’est le votre c’est le signe glorieux qui a conquis ou su conserver nos plus belles provinces, qui est honoré dans toutes les parties du monde et respecté sur toutes les mers : vous l’avez planté nagueres aux colonnes d’Hercule, sur les ruines d’Athènes, sur les remparts d’Alger.

    La France et l’Europe s’apprêtent à le saluer de nouveau comme un gage de sécurité, comme l’étendard de l’honneur et du courage. Soldats, vos droits seront reconnus, la noble profession des armes reprendra son rang, votre avancement, vos avantages justement acquis vous seront rendus ou conservés, Henri V vient récompenser le mérite et le devoûment, reconnaître tous les services et rechercher toutes les capacités honorables.

    Je me place avec confiance au milieu de vous : vous aurez des armes contre les ennemis de l’Etat, vous n’en avez point contre vos frères contre la fille de vos souverains, contre un enfant que vous avez vu naître, l’héritier légitime de trente-cinq rois ; accourez donc, que l’amour de la patrie vous raltie à la mère de Henri V, vous me trouverez à la tête des braves qui s’avancent l’arme au bras au milieu de la patrie reconnaissante ; accourez tous vous mêler aux populations fidèles qui se pressent au-devant de nos pas, et comme elle, répétez avec transport ce cri si cher à la France :

    Vive le Roi ! Vivre Henri V !
    Donné le -----------------------------1832,
    Pour le roi, la régente du royaume,
    Marie-Caroline.------
    (Pièces relatives au procès des passagers du Carlo-Alberto, à Montbrison.)