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Mais ce qui se passait à Massa n’était pas vu sans peine à Holy-Rood, comme on en put juger par diverses missives du baron de Damas et par une lettre de Charles X à sa bru. Dans cette lettre, le vieux roi disait que la place de Madame était à Holy-Rood auprès de ses enfants ; il y annonçait sa résolution de rappeler M. de Blacas, en attendant qu’il intimât à la duchesse de Berri elle-même l’ordre de revenir. Et cependant, c’était du mois de mars 1831 que datait l’élévation de la duchesse de Berri à la régence[1].

D’un autre côté, la petite cour de Massa était informée des tentatives faites auprès de la Conférence de Londres par les conseillers de Charles X ; on savait que le baron de Damas était parti d’Édimbourg pour aller plaider devant les membres de la Conférence, et au nom de Charles X, la cause du jeune Henri. Dans cette situation, le maréchal Bourmont aurait désiré que la cour de Massa ne négligeât point de se faire représenter à Londres par un agent chargé d’y neutraliser, en ce qu’elles pouvaient avoir de fâcheux, les démarches des envoyés d’Holy-Rood. La mission était délicate, et il avait été question de la confier à M. de Saint-Priest, ancien ambassadeur à Madrid, homme habile et modéré. Mais M. de Saint-Priest pensa qu’avant d’accréditer

  1. Voici la teneur de l’acte, qui fut confié à M. Feuillant :

    « Le comte de… que nous avons nommé chef de l’autorité civile dans les provinces de l’Ouest, se concertera avec les principaux chefs militaires, pour rédiger et publier, au moment de la prise d’armes, une proclamation en faveur de Henri V, dans laquelle on annoncera que Madame, duchesse de Berri, sera régente du royaume pendant la minorité du roi son fils. Car telle est notre volonté.

    Signé : CHARLES.XXXX

    Edimbourg, 8 mars 1831. »