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traitement de M. Dupuytren. Dans un mémoire publié sur le choléra-morbus, M. le baron Larrey indiquait, comme les meilleurs topiques, les ventouses scarifiées, les vésicatoires volants, composés de cantharides et de camphre, les frictions sèches avec de la laine, les onctions avec les huiles aromatiques. En sa qualité de premier médecin du quartier-général de l’armée polonaise, M. Wolowski avait fait sur le choléra des études approfondies : il en distinguait de deux sortes, le choléra asthénique et le choléra inflammatoire et il combattait le premier par l’eau de menthe poivrée très-chaude, par l’opium à haute dose, par des frictions avec de la flanelle, par des synapismes et des ventouses sèches, appliqués sur les extrémités, sur le ventre et sur l’estomac ; contre le second, il avait recours aux saignées, à l’usage d’une potion composée dans des proportions déterminées, de salep, d’eau commune et de laurier cerise, et aussi à l’application de ventouses mouchetées sur le ventre, la poitrine et l’épine dorsale. Cette énumération, qu’il serait inutile et fastidieux de prolonger, suffit pour montrer combien les médecins étaient loin de s’entendre sur le choix des meilleurs moyens curatifs à employer.

Il y avait alors parmi eux, un homme hardi et puissant, qui, continuateur de Bichat, n’avait pas aspiré à moins qu’à introduire une révolution complète dans la médecine. Convaincu que le fondement de la science médicale ne saurait être ailleurs que dans la connaissance du corps humain et du jeu de ses organes, dans la physiologie, il voulait