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mer par les conjurés le nom d’un autre maréchal à la personne duquel il était particulièrement attaché. Poncelet reçut des ouvertures en ce sens ; et les offres les plus brillantes lui furent faites : pour lui s’il survivait à l’entreprise, et s’il succombait, pour ses enfants. Mais il repoussa ces insinuations avec beaucoup de fermeté, ne voulant point retirer sa confiance à un personnage qu’il en avait jugé digne. Dès ce moment, toute unité de direction disparut, et là où la conspiration devait trouver appui, elle ne trouva plus qu’empêchements. Avant le jour fixé pour l’explosion du complot, Poncelet s’était adressé à un certain Dermenon pour avoir des fusils. Des arrangements furent arrêtés, un rendez-vous fut pris pour le lendemain. Mais le 1er février, ceux des conjurés qui s’étaient proposé de faire échouer ou ajourner le complot, attirèrent Poncelet dans un conciliabule où ils surent le retenir, sous différents prétextes. Dermenon, qui avait eu vent d’une conspiration carliste, fut saisi d’une grande inquiétude en ne voyant point paraître Poncelet au rendez-vous. 11 craignit d’avoir été victime d’un espion, il parla de la négociation suspecte dans laquelle il était engagé, au fabricant d’armes qui devait lui fournir les fusils promis ; et celui-ci l’entraîna chez le préfet de police. M. Gisquet, qui, trompé par quelques-uns de ses agents, avait déjà été dupe plusieurs fois des faux avis que les conspirateurs lui faisaient parvenir, M. Gisquet se montra d’abord fort incrédule, et attendit des renseignements plus complets.

Tel était l’état des choses, quand l’heure fatale